Trois magiciens s’extirpent un à un d’une batisse abandonnée, puis donnent libre cours à leurs envies. Loin d’être merveilleux et sympathiques, ils sèment le trouble sur leur passage. A la fois rusés et machiavéliques, ils plongent les humains et les animaux qu’ils croisent, dans des traquenards retors. Mais une chasseresse, accompagnée d’un Machefer (un chat tigre redoutable), se met à les traquer sans répit
Il était une fois, encore…
Blexbolex est un artiste, sérigraphe et illustrateur, né à Douai (Nord) mais vivant actuellement en Allemagne. Après des études graphiques à Angoulême, il évolue dans le milieu artistique underground et alternatif des graphzines. En effet, il collabore avec Pakito Bolino et avec l’éditeur marseillais Le dernier cri. Encore aujourd’hui, quelque chose subsiste dans l’aspect punk de son approche créative. A ce titre, lorsqu’il évoque son travail artisanal, il aime se définir comme un metteur en scène de livre.
Avec Les magiciens, Blexbolex procède à des voyages d’un imaginaire à un autre. Il s’amuse avec des renversements, des jeux de passage, des bouleversements et des sauts dans le temps. Si l’album a nécessité un travail d’écriture et de caractérisation des personnages plus élaboré pour l’auteur, le lecteur, lui, se laisse emporter par le flux du récit comme dans un flot de rêves. Pour cet album jeunesse de 200 pages, en reliure papillon, le sérigraphe déclare s’être focalisé sur la narration (qui lui semblait primordiale) et a souhaité se détacher du vocabulaire exclusivement visuel du graphzine. Puis, sans s’y attendre, au milieu du récit, Blexbolex casse la composition et la mise en page dans des scènes folles de destruction.
Blexbolex magnifie la place de l’accident dans ses créations, en assemblant des images éraflées, en déplaçant des trames, en simulant le manque d’encre. Dans les pages des Magiciens, on est confronté à des impressions décalées dans les couleurs, à des textures partiellement effacées, à des surimpressions fantômes. En reproduisant des techniques artisanales et faites maison via l’ordinateur, Blexbolex réussit à installer une atmosphère vibrante dans son récit et fait preuve d’une énergie libre.
Références
Les magiciens – Blexbolex
édité par La Partie