Michael Zulli est décédé le 8 juillet 2024. Il laisse notamment derrière lui le souvenir d’un des dessinateurs les plus inspirés de la célèbre série Sandman écrite par Neil Gaiman.
Hormis le fameux épisode où apparait Hob Gabling (épisode 13), il dessinera le dernier arc de la série dans lequel la majeure partie des personnages de l’univers de Sandman viendront se recueillir pour les funérailles de Morphéus.
Michael Zulli démarre sa carrière et se révèle au public avec la série de 23 épisodes mensuels ; The puma blues (1986-1989), récit contemplatif au sein duquel il met en scène des personnages et des animaux dans un univers pollué et post-industriel. D’abord auto-éditée avec l’appui de Dave Sim (l’auteur de Cerebus), la série trouvera refuge chez l’éditeur Mirage, fondé par Kevin Eastman et Peter Laird. Ce n’est donc pas étonnant si on le voit dessiner quelques épisodes de Teenage Mutant Ninja Turtles, dans la série à part, intitulée Soul’s Winter en 1990.
Il travaillera également sur deux projets avortés mais pourtant prometteurs. Le premier est un numéro de Swamp Thing (#88) où la créature des marais rencontre Jésus Christ. Cet épisode sera alors refusé par l’éditeur de peur de froisser les intégristes chrétiens, déjà remontés la même année avec la sortie du film La dernière tentation du christ (de Martin Scorcese). Le second projet inachevé est une histoire de Sweeney Todd écrite par Neil Gaiman pour l’anthologie Taboo (éditée par Steve R. Bissette).
En parallèle de nombreuses séries pour Vertigo (Seekers into the mystery avec JM DeMatteis, Winter’s Edge, Witchcraft : La Terreur) et pour DC Comics (Shade avec James Robinson), il retrouvera Neil Gaiman en 1994 sur l’adaptation graphique de l’album d’Alice Cooper : the last Tempatation. En 2004, il publie également un recueil d’adaptation de nouvelles de Neil Gaiman issues de Miroirs et fumées (Smoke and Mirrors), intitulé Creatures of the Night chez Dark Horse.
Son trait sombre mais néanmoins très élégant et détaillé fait de Michael Zulli, un artiste significatif des années 90. Nous ne l’oublierons pas.